Baptisé « le prodige du cinéma » contemporaine, Xavier Dolan a emporté la victoire le dimanche dernier en recevant le Grand Prix du Jury lors de la 69ème édition du Festival de Cannes. C’est ainsi qu’il continue sa montée dans le monde du cinéma depuis son décollage avec « Les amours imaginaires » et sa maturation esthétique et thématiquement avec « Mommy ». Il a déjà réalisé sept films à ses 27 ans et il est connu comme « l’enfant terrible » du cinéma contemporaine : une promesse pour ceux qui connaissent le cinéma.

Xavier Dolan
Xavier Dolan

Il a commencé comme acteur dans sa jeunesse avec le film « J’ai tué ma mère », où l’argument tournait autour d’une autobiographie pour laquelle Dolan a compté avec des ressources limités mais qui pourtant a reçu trois prix dans la catégorie de Quinzaine des réalisateurs de Cannes.

L’année suivante le canadien a séduit à nouveau le jury de ce festival avec son film « les amours imaginaires » obtenant le Prix de la Jeunesse. Ce film traite des relations non partagées de deux personnages qui essaient de conquérir un jeune qui ne s’intéresse pas par eux.

Quant à son dernier film « Juste à la fin du monde » (2016), qui a été également primé au dernier Festival de Cannes, Dolan a assuré qu’il s’agissait d’une histoire humaine transmise à travers le silence et les plans rapprochés. Il a dit qu’il cherchait à raconter l’histoire de la meilleure manière possible, sans avoir recours à un éblouissement esthétique.
Son utilisation de la narration et de l’approchement aux visages des personnages est observée particulièrement dans « Mommy », un détail qui lui a permis de s’insérer en entier au monde du cinéma pour avoir montré le côté sensible et explosif d’une relation entre une mère et son enfant. Il est possible aussi de constater le rôle central qui joue la musique, une autre caractéristique principale dans les films de ce directeur qui nous assure que la musique est « l’âme des films ».
Le focus du film se centre sur l’action de ses personnages, qui sont littérairement enfermés dans un format carré (1:1) qui diffère de la vision panoramique (16:9) à laquelle nous sommes habitués. Il ne s’agit pas d’un simple exercice technique. En fait, Dolan a assuré qu’après avoir gagné la Palme d’Or pour ce film, il a décidé d’utiliser ce format malgré les limitations que cela entrainait : C’était utile pour centré l’attention du public sur les personnages, il a expliqué.

Lorsque les personnages surmontent leurs complications et arrivent finalement à trouver un moment de tranquillité, l’écran s’élargit à son format habituel. Cela permet de générer une sensation de liberté. De cette façon, le directeur associe le fond et la forme de l’histoire. Il emprisonne ses personnages pour ensuite les libérer comme s’il s’agissait d’un contact avec l’intérieur de chacun d’entre eux. Cependant, les moments de bonheur durent très peu et le format se normalise pour représenter les hauts et les bas de la vie.

L’effet du premier changement de cadrage est probablement le climax le plus émotif et brillant de « Mommy » qui après 130 minutes finalise avec une scène très ingénieuse qui transmet un message de victoire dirigé aux personnes dépourvues d’espoir. En fait, ce directeur nous dévoile sa prédilection pour les personnages victorieux.
Son attention vers l’utilisation de l’image comme une allégorie d’une émotion o d’un concept est une caractéristique du bon cinéma. Et le sixième film de Dolan respecte aussi ce principe, avec une histoire qui sensibilise à ses personnages. A vous de considérer ce directeur une promesse d’excellence ou pas.

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