Ken Loach s’est fait couronné à ses presque 80 ans comme l’un des plus grands cinéastes après avoir obtenu sa deuxième Palme d’Or au Festival de Cannes pour l’histoire sociale très dure et réaliste de « I, Daniel Blake » et a causé également une profonde émotion en clamant que « un autre monde est possible, et nécessaire »

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Le cinéaste Ken Loach tient la Palme d’Or au meilleur film pour « I, Daniel Blake » au Festival de Cannes

 

Loach a défendu le monde cinématographique comme un moyen de protestation contre une société en danger à cause des idées néo-libérales qui ont préconisé un projet d’austérité qui « ont entraîné dans la misère des millions de personnes, de la Grèce au Portugal, avec une petite minorité qui s’enrichit de manière honteuse ».

Son discours, très politique, a beaucoup plu et a mis tous les assistants du festival sur leurs pieds pour remercier les mots du cinéaste ainsi que le film xxx qui lui a permis de rejoindre le groupe de cinéaste ayant reçu dans leur vie deux Palmes d’Or – il est le septième. Loach a obtenu sa première Palme d’Or, il y a exactement dix ans, pour son film « Le vent se lève ».

La décision du jury présidé par George Miller d’attribuer la Palme d’Or à Loach pour son film social a été bien accueillie. Ce film dénonce précisément la situation dans laquelle se trouvent les classes les plus défavorisées de la société britannique. Il nous montre le calvaire de trouver un emploi ou de continuer à bénéficier de l’aide sociale dans une Angleterre en crise.

Dave Johns joue le rôle de Daniel Blake, un charpentier de 59 ans qui se trouve dans l’obligation d’avoir recours à ces aides à cause de ses problèmes de santé. Dans le film on profite aussi de la redoutable interprétation de Hayley Squires, une mère célibataire avec deux enfants, également en difficultés dans un système qui l’écrase.

Cependant, le consensus a été beaucoup moins généralisé sur le reste du palmarès décidé par un jury dans lequel on trouvait aussi les acteurs Donald Sutherland et Mads Mikkelsen et les actrices Valeria Golino ou Kirsten Dunst, qui a été reçu avec un mélange d’applaudissements et huées dans la salle de presse.

L’une des décisions les plus discutées a été celle d’attribuer le Gand Prix du Jury  au canadien Xavier Dolan (deuxième prix en importance), pour son film « Juste la fin du monde » qu’il y a deux ans avait déjà emporté le Prix du jury pour « Mommy ». Le film de Dolan a été considéré en Cannes d’un style de réalisation un peu extrême qui a dérangé certains spectateurs, mais qui a servi pour séduire au jury en raison de sa voix unique et spéciale : un travail qui a marqué la différence et le seul filmé au format 35 mm parmi tous les 21 films présentés dans la compétition officielle. Dolan, de 27 ans, n’a pas pu éviter de verser quelques larmes en recevant son prix pour un film centré dans les relations et les secrets d’une famille, dont le rôle principal a été joué par Marion Cotillard et Vincent Cassel, entre autres.

Miller a défendu son palmarès face aux critiques en expliquant qu’ils avaient fait ce qu’ils ont pu et qu’il y avait autant de variables à tenir en compte qu’il a été compliqué d’attribuer seulement 8 prix. Le réalisateur a reconnu qu’il y avait probablement quelques films qui auraient dû obtenir également des prix, mais il a aussi assuré qu’ils ont débattu les décisions plus que d’autres jurys et qu’ils n’ont rien laissé à côté.